Merci pour ce plongeon dans une atmosphère à la Claude Sautet. (malheureusement indisponible pour une adaptation). Une histoire romancée avec certainement des morceaux de vrai dedans ...
Pierre L.
Roman touchant, sensible et facile à lire. Merci pour ce beau roman et félicitations. J’ai hâte d’en découvrir d’autres.
Patricia D.
J'ai adoré ton livre, c'était vraiment très beau. Je le lisais le matin dans la tranquillité de la maison endormie. Merci pour ce beau cadeau.
Christine R.
Je viens de finir de lire "Naître" très belle histoire qui nous ramène dans les années 80, la vie d'un groupe d ami autour de la belle Zelda et son bébé, Alice. C'est une belle histoire très fraîche et rebondissante.
Evelyne M.
Découvrir "Naître",
le roman de Béatrice Navez-Bouniol
Cette histoire, soudain, s’ouvre dans un terrible fracas contre le mur de l’océan. Alice a 25 ans. Dévastée, elle revient sur l’île qui l’a vu grandir pour porter en terre ses parents, Zelda et Lucien. Dans le parc de la maison, elle retrouve son arbre-frère, le confident de son enfance.
Le bel ylang-ylang au parfum capiteux a bien grandi. Avec les autres arbres du jardin, il est le gardien des secrets.
Dissimulés dans une malle, la jeune femme découvre les carnets que tenait sa mère, le récit soigneusement consigné des événements qui bouleversèrent profondément la jeunesse de Zelda...
...La lecture de ces notes manuscrites conduit Alice à sa propre révélation et l’amène à se réconcilier avec ses racines. Par l’écriture d’un roman, elle décide de redonner vie à Zelda et aux protagonistes de l’époque.
Dans une petite ville de métropole, au début des années 80, Zelda est une jeune fille idéaliste, une amoureuse passionnée. Elle croque la vie à belles dents avant de goûter aux fruits amers de la désillusion. Pour exorciser la blessure de la séparation, elle invente une forme de résilience. Elle remonte le temps et revit en esprit son histoire d’amour sensuelle avec Thibault, le père biologique d’Alice.
Portée par un formidable élan vital et par la bande d’amis fraternelle et loufoque qui l’entoure, elle s’ancre dans la vraie vie. Peu à peu, de chagrins en fous rires, la nostalgie s’évapore et laisse la place à un nouvel amour. Elle n’oublie rien mais surmonte sa peine. Elle s’étonne et s’émerveille des surprises que lui réserve la maternité dont elle découvre que chaque jour compte autant que des mois ou des années.
Mais dans l’ombre, fomentés par des âmes grises, des drames couvent qui se déchaînent avec la violence d’un cyclone au moment le plus inattendu. Un volcan de rancœur cachée explose. La lave en furie déferle, embrase et détruit des existences.
Zelda survit aux traquenards du destin. Avec sa nouvelle famille, elle construit une vie qu’elle rêve toujours plus belle, attirée par un ailleurs plein de promesses.
Ils débarquent sur l’île de La Réunion. Alice, devenue une petite fille, est séduite par l’arbre aux fleurs d’or, qu’elle saisit à bras le corps pour l’aimer toujours.
"Accroché au mur blanc de sa chambre, lui faisant face dès qu’elle ouvrait les yeux, un tableau contribua à éveiller des émotions qui affermirent sa décision d’écrire.
L’artiste malgache avait réinterprété l’œuvre de Gustav Klimt, « les Âges de la vie ». Il avait choisi de ne peindre que la partie de la toile qui célèbre la Maternité, délaissant celle qui illustre la vieillesse. Nimbée de la lumière d’une myriade de confettis d’or, une jeune mère, drapée dans le soleil de ses cheveux ondulés parsemés de fleurs appuyait avec délicatesse contre son sein nu un enfant brun et bouclé.
Paupières baissées, les commissures de ses lèvres rouges subtilement remontées, elle souriait de tout son visage, de toute sa chair. Son corps entier était un sourire."
illustration : peintre malgache anonyme (d'après Gustav Klimt)
L'histoire de Zelda, c'est aussi celle des proximités charnelles. Celle de la mère avec son enfant qui vient de naître, bien sûr. Celle de la femme dans l'amour.
Je le dis avec les mots de l'intimité, telle qu'elle se vit entre deux êtres aimants, sans faux-semblants, sans fausse pudeur, dans la beauté des sentiments et la continuité des moments de l'existence, ordinaires ou extraordinaires.
Les passages érotiques nomment le sexe et les gestes de l'amour avec réalisme, comme on en parle entre amants, dans une poésie qui ne se contente pas de la simple évocation.
La lecture de "Naître" ne convient pas aux moins de quinze ans.
Qui pour incarner Zelda à l'écran ? Au chapitre 3, on dit qu'elle ressemble à Jane Fonda jeune :
"Dans la lumière crue, elle aperçut le haut de son corps dans le petit miroir. Sa coupe de cheveux, à la Jane Fonda comme dans le film "Klute", lui donnait un air moderne et émancipé. La frange légère, qui descendait au ras des sourcils, mettait en valeur ses yeux.
Sa poitrine n’avait pas vraiment gonflé. Elle posa la main sur son ventre, impressionnée de constater à quel point il était redevenu plat et souple."
À votre avis, quelle actrice aujourd'hui pourrait tenir son rôle au cinéma ?
illustration : Jane Fonda dans le film "Klute"
Se joignant à "la sarabande vigoureuse des personnages", un second cercle de figures s'invite au bal du roman de Zelda, celui de la compagnie des arbres, médiateurs de l'âme des ancêtres ainsi que le raconte le jardinier à la petite Alice :
"— Tu vois, ma petite, au "temps lontan", il y avait ici une plantation de café avec des gens qui travaillaient très dur. C’étaient des esclaves, des hommes et des femmes qui avaient été capturés en Afrique. On les a arrachés à leurs villages. On a séparé les enfants de leurs papas et de leurs mamans. On a ramené tout ce monde ici dans des grands bateaux et on les a vendus au marché comme des animaux. Ceux qui ont fait ça, c’était pour les faire travailler sans les payer. Beaucoup sont morts pendant le voyage, de chagrin ou de maladie. Mais c’étaient pas les plus malheureux. Ceux qui sont arrivés, ils étaient prisonniers et on leur a volé même leurs noms. Ils ont tant souffert que leurs âmes n’ont pas pu trouver le repos. C’est elles que tu entends gémir dans les arbres. Elles pleurent, se plaignent de leur sort affreux et réclament le retour à la terre de leurs ancêtres. La seule chose qu’elles ont gagnée c’est que maintenant leurs petits-enfants, ils sont libres comme le vent."
Au milieu des géants, un jeune et frêle ylang-ylang tient le rôle principal du confident de la fillette. Il est son arbre-frère aux fleurs d'or capiteuses. Au fil du récit, d'autres compagnons agitent leurs branchages aux vents de toutes les saisons : les frangipaniers veilleurs des cimetières, le robuste camphrier, l'immense tilleul de la petite place, l'eucalyptus ressuscité, les flamboyants déguenillés, le figuier et sa fontaine d'eau claire, les filaos, le litchi ...et tous les autres qui ne sont pas nommés.
illustration : Le grand camphrier (illustration photographe Kendei, licence GFDL,Creative Commons Attribution ShareAlike 2.1 Japan)
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